de la graine à l’assiette !
MAPC est un mouvement qui rassemble
les citoyen.ne.s et les acteur.trice.s
des filières alimentaires paysannes, artisanales et locales.

  • Développer des systèmes de production et de distribution locaux, fonctionnant en circuit court
  • Soutenir dans chaque filière la coopération entre productrices, mangeuses et artisanes-transformatrices
  • Défendre des prix rémunérateurs assurant des conditions de travail et de vie dignes pour toutes
  • Maintenir les savoir-faire artisanaux et assurer la transmission des outils de production
  • Exiger une nourriture de qualité pour une alimentation quotidienne, accessible à toutes et produite selon les principes d'une agriculture respectueuse des ressources, de la biodiversité et de l'environnement
  • Être solidaires des luttes paysannes en Suisse et dans le monde

actualités

Genève, le 09 avril 2024

Appel à rassemblement

Pour la journée internationale des luttes paysannes du 17 avril [1], nous vous invitons à venir partager avec nous un repas sur la place de la Navigation dès 18h. 

Pour nous, paysan·ne·x·s, le 17 avril est une journée de lutte. Nous voulons pouvoir produire de la nourriture dans de bonnes conditions, mais également que celle-ci arrive à ses destinataires, qu’elle ne soit pas accaparée par une partie de la population et encore moins que son contrôle se transforme en arme de guerre.

Malheureusement, une grande partie des paysan·ne·x·s dans le monde se voit empêchée de produire dans des conditions dignes ou même tout simplement de produire. De l’autre côté, l’accès à une alimentation choisie est encore refusé à la grande majorité de la population. Pour beaucoup trop de gens, c’est l’accès à de la nourriture tout court qui est rendu impossible.

Le cas de la Palestine est particulièrement frappant dans l’entrave systématique à la production de nourriture et dans l’organisation volontaire de la famine à Gaza par l’État Israélien.

Depuis 75 ans de colonialisme et de plus de 17 années de blocus sur la bande de Gaza, une stratégie de destruction de l’autonomie et de souveraineté alimentaire du peuple palestinien est en œuvre [2].

Avant les attaques meurtrières du 7 octobre 2023, que nous dénonçons également, déjà 65 % de la population de Gaza connaissait une forte insécurité alimentaire et 80 % de la population avait besoin de l’aide alimentaire. Plus de 46 % de la terre agricole de Gaza était inaccessible, ainsi que l’accès à la côte, étaient considérablement restreints et sous contrôle du gouvernement israélien. Les attaques actuelles ciblent précisément les lieux et les outils de production de nourriture et d’eau. C’est toute la fabrique de la vie quotidienne qui est volontairement ciblée et réduite à néant par le gouvernement israélien pour détruire toute possibilité d’auto-subsistance, actuelle et pour le futur.

Plus de 700 points de contrôle militaires israéliens divisent la Cisjordanie, séparant ainsi complètement la zone d’Al-Aghwar qui produit 80 % de la nourriture des Palestinien·ne·x·s. En octobre 2023, à Gaza et en Cisjordanie principalement, quelques 100 000 familles palestiniennes qui dépendent de la production d’olives ne pouvaient pas accéder à leurs terres pour la récolte.

Nous nous devons d’être solidaires des paysan·ne·x·s du monde entier, et en particulier dans les zones de conflits et d’occupations coloniales comme en Palestine. L’UAWC [3], organisation paysanne palestinienne membre de la Via Campesina mène une action acharnée au milieu de Gaza en ruine non seulement en apportant un soutien d’urgence contre la famine, mais aussi contre la destruction systématique de la capacité d’un peuple à subvenir à ses besoins, notamment en réhabilitant les puits naturels au sud et au centre de Gaza, et en soutenant l’accès à la terre et à sa remise en culture par les agriculteur·ice·x·s [4].

Les organisations paysannes palestiniennes vont nécessiter beaucoup de ressources pour reconstruire une autonomie alimentaire sur le long terme, exigeant notamment la réparation des sols, la plantation de nouveaux arbres, la reconstruction des infrastructures agricoles. Nous pouvons apporter ce soutien depuis la Suisse, à travers la récolte de fonds.

Les destructions sont immenses, les paysan·ne·x·s auront besoin de toute notre solidarité pour se relever et reprendre espoir.

Le Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne (MAPC)

[1] https://viacampesina.org/fr/appel-a-laction-17april-journee-internationale-des-luttes-paysannes/

[2] https://www.cetim.ch/palestine-pas-de-souverainete-alimentaire-sans-souverainete-nationale/

[3] https://uawc-pal.org/

[4] https://viacampesina.org/fr/rapport-de-mise-a-jour-de-luawc-sur-la-campagne-stop-gaza-starvation/

Genève, le 17 mars 2024

Communiqué du MAPC en lien avec la manifestation pour un logement pour touxtes le 23 mars à Genève.

Solidarité avec les collectifs en lutte contre la crise du logement, pour une ville populaire et inclusive !

Nous, le MAPC (Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne), sommes un mouvement de convergence entre l’agriculture paysanne (paysan·ne·x·s et artisan·ne·x·s transformateur·ice·x·s) et les mangeur·eus·x·s. Nous défendons une vision où agriculture et alimentation sont intrinsèquement liées et nous sommes conscients que ces thématiques doivent se penser dans un contexte socio-économique local, comme ici à Genève. Le MAPC apporte son soutien à tous les collectifs / organisations qui prennent au sérieux la crise actuelle du logement, et qui estiment nécessaire de changer la situation. Pour une Genève populaire et diversifiée, il est absolument  fondamental de sortir de cette crise du logement et d’offrir un espoir pour touxtes de continuer à vivre ici.

Pour une alimentation adéquate pour touxtes, stop au racket des loyers ! Des logements dignes pour touxtes !

Les dépenses contraintes, les loyers en premier et l’assurance maladie en second, sont trop grandes. Une baisse radicale de celles-ci sont obligatoires pour changer la situation et offrir des possibilités dignes de logement et d’alimentation adéquate pour touxtes. En moyenne, une personne à Genève dépense 6% de son revenu pour se nourrir, un des taux les plus bas au monde! Cet état de fait est issus d’un choix politique: produire de la nourriture à moindre coûts, en industrialisant et en « modernisant » l’agriculture. Mais ce choix a des coûts humains et écologiques que nous connaissons. Les classes les plus pauvres sont les premières à en payer le prix: exploitées pour travailler, ce sont elles qui souffrent également le plus de maladies liées à une alimentation dangereuse pour la santé.

La diminution de la part du budget alloué à l’alimentation est vue par certain·e·x·s comme un progrès un soi. Cela permet à d’autres marchés de s’agrandir, et à la société industrielle et moderne de se développer. Les propriétaires et les promoteurs immobiliers profitent évidemment de cette politique. Car compresser les prix de l’alimentation, c’est aussi permettre à d’autres secteurs du marché de s’enrichir.  Nous comprenons alors qu’avoir accès à une nourriture saine et de qualité, produite dans des conditions respectueuses de nos milieux de vie, ne dépends pas que d’un choix individuel et de notre porte-monnaie. Cela s’inscrit dans la nécessité d’une transformation sociale, qui permettra entre autres d’avoir touxtes accès à nos besoins de subsistance: se nourrir, se loger, se soigner.

Pourquoi au sein de l’agriculture paysanne existe-t-il une précarité de logement ?

Pour la plupart des personnes qui travaillent dans les structures membres du MAPC, la thématique du logement pousse à une précarité certaine : rappelons que le salariat agricole n’est pas soumis au même salaire minimum que les autres secteurs de l’économie. Il est entre 17.87 chf/h (personnel non qualifié) et 20.77 chf/h (personnel qualifié), contre 24,32chf pour les autres domaines en 2024. Au-delà même de pouvoir accéder à un logement choisi et bien situé géographiquement par rapport à son lieu de travail, quelles possibilités s’offrent aux travailleur·eus·x·s agricoles avec des salaires si bas ? Pas grand chose d’autre que des solutions plus ou moins précaires. Rappelons aussi que, pour la majorité des paysan·ne·x·s, il n’y a pas la possibilité de vivre sur leurs fermes. D’une part car si iels disposent d’un bâtiments, il s’agit d’un hangar agricole et pas d’un logement à proprement parler. D’autre part car la législation agricole ne permet pas d’installer des habitats légers (yourte, caravane, roulotte etc.) sur son lieu de production. De fait, à chaque disparition de ferme, les bâtiments sont séparés des surfaces agricoles par une législation absurde et ne permettent plus de loger les personnes qui travaillent la terre. Au mieux, les ancien·ne·x·s paysan·ne·x·s y passeront leur retraite, au pire des riches propriétaires hors-sol viendront s’y installer et se plaindront bientôt du chant d’un coq ou du moteur d’un tracteur.

En plus des revendications portées à l’appel de manifester que nous rejoignons [2], nous demandons :

  • des subventions / aides au logement pour les travailleur·euse·x·e·s agricoles, dont le salaire minimum ne correspond pas aux standards genevois
  • une aide des communes agricoles genevoises pour des logements accessibles en location
  • une législation qui facilite la possibilité d’installer des habitats légers sur son lieu de production

Le MAPC invite la population genevoise à rejoindre cette manifestation !

23 mars 2024. 16h. Départ devant la poste du Mont-Blanc.

 

Le comité du MAPC

 

[1] https://www.agrigeneve.ch/images/CTT-Agri_01.01.24.pdf

[2]https://ripostesurbaines.noblogs.org/post/2024/02/08/grande-manifestation-pour-le-logement-a-geneve/

Genève, le 2 février 2024

Solidarité paysanne internationale

Depuis le début de l’année, la colère gronde chez les paysan·ne·x·s à travers l’Europe (Allemagne, France, Italie, Belgique, Lituanie etc.). Le MAPC exprime sa solidarité avec les révoltes paysannes en cours !

En Europe, comme en Suisse, la politique agricole dominante présente l’agrandissement des structures, la spécialisation, l’industrialisation, la compétitivité ou encore le « smart farming » comme  « évolutions structurelles »  nécessaires au futur de l’agriculture. Basta ! Ce modèle agricole entraîne :

  • la diminution drastique du nombre de paysan·n·x·es (et participe à la disparition de 3 fermes chaque jour en Suisse)
  • des prix de vente non rémunérateurs
  • une surexploitation des sols mettant à mal la biodiversité
  • une perte d’autonomie paysanne, notamment un surendettement des exploitations

Dans les prises de positions diverses et variées de syndicats agricoles en Europe, nous rejoignons les mots d’ordre et revendications de la Confédération Paysanne en France ; Un revenu digne pour tous les paysans et paysannes & rompre avec le libre échange [1]; et de l’AbL en Allemagne ; Chaque ferme compte ! Pour une planification économique, des prix équitables et une transformation juste [2].

Avec elles-eux, nous partageons le constat qu’il faut s’attaquer aux racines du problème qui gangrène l’agriculture. Il faut se battre contre le néo-libéralisme et ses traités de libre échange,  contre l’accaparement du revenu des paysan·ne·x·s par la grande distribution et l’agro-industrie. L’agriculture fait face à de nombreux enjeux comme le changement climatique, la perte de la biodiversité et les crises économiques. Pour répondre à ces défis de demain, l’agriculture paysanne diversifiée et l’installation de plus de paysan·ne·x·s sont des solutions.  Des ressources économiques doivent être engagées immédiatement pour réussir cette transition nécessaire et inéluctable, ainsi que pour créer un cadre offrant des protections sociales et économiques aux paysan·ne·x·s comme aux salarié·e·x·s agricoles.

Cette transition ne peut se faire au détriment des paysan.ne.x.s du Sud. Rappelons nous qu’iels subissent une libéralisation totale du marché, notamment imposé par la Banque Mondiale, conséquence d’une logique coloniale des pays occidentaux. Les  paysan·ne·x·s ont décidé de défendre une agriculture vivrière et de lutter en s’organisant avec la Via Campesina, l’organisation regroupant plus de 81 pays et 200 millions de paysanne.x.s. Nous rejoignons leur mot d’ordre, souveraineté alimentaire et justice sociale !

En Suisse, soutien à Uniterre 

A l’échelle Suisse, le MAPC apporte tout son soutien à l’organisation paysanne indépendante Uniterre. Nous rejoignons les revendication faites au Conseil fédéral, à l’OFAG, aux député·e·x·s et aux acheteurs, publiées lors du communiqué du 1 février 2024 [3]. Rappelons qu’en 2023, Uniterre a mené une campagne « Des prix équitable, maintenant » [4]  pour, entre autres, alerter sur les marges excessives de la grande distribution (Coop, Migros), alerter sur l’opacité qui règne dans la fixation des prix, demander un renforcement du pouvoir des paysan·ne·x·s dans les négociations des prix au sein des filières agricoles et sensibiliser le grand public sur la thématique. « Nos vies et notre alimentation valent plus que leurs profits. L’agriculture nous concerne toutes et tous : des prix équitables et des filières transparentes profiteront à tout le monde « .

En plus du soutien porté par le MAPC pour relayer cette campagne à Genève, nous travaillons conjointement sur plusieurs autres thématiques, comme l’accès à la terre, et pour renforcer les liens inter-cantonaux entre paysan·ne·x·s. En fonction de l’évolution du mouvement en Suisse et des réponses des institutions concernées, le MAPC s’alliera de toutes les manières possibles au combat et revendications portées par Uniterre.

Le MAPC à Genève

A Genève, le MAPC a pour objectif de réunir paysan·ne·x·s, artisan·ne·x·s transformateur·ice·x·s et mangeur·euse·x·s pour prendre en main ensemble le système alimentaire local et pour défendre une autonomie paysanne. Nous défendons une vision où l’agriculture et l’alimentation sont à considérer ensemble et au cœur du fonctionnement social. Pour ce faire, nous devons permettre l’installation de nouvelles paysan·ne·x·s et, en lien, d’artisan·e·x·s transformateur·ice·x·s (boulangerie, boucherie, tofuterie, conserverie, etc) dont le travail est, de fait, aussi indispensable à l’essor de l’agriculture paysanne que l’accès à la terre. Face aux freins économiques, juridiques et politiques pour démarrer une nouvelle activité, le MAPC, avec Uniterre et d’autres organisations, ont formé la  « coalition terre » pour  faciliter l’installation de nouvelles paysan·ne·x·s en Suisse. Ces installations doivent se faire dans des conditions économiques viables pour les paysan·ne·x·s, qui défendent des prix équitables rémunérateurs et des salaires dignes pour les paysan·ne·x·s et les salarié·e·x·s agricoles. Le MAPC veut organiser les structures dans un monde de coopération, de mutualisation, d’entraide ; la course à la productivité et à la compétitivité mène à la destruction du monde paysan.

Nous sommes convaincu.e.x.s que l’expression « diviser pour mieux régner » s’applique au système actuel à l’exemple de la votation sur les pesticides, en juin 2021. Le monde agricole s’est déchiré et la peur s’est installée dans les campagnes. Stop! Notre désir est de maintenir chaque ferme et d’augmenter leur nombre à court terme. Nous préférons diviser pour mieux partager. Ainsi, afin de renforcer les liens entre paysan.ne.x.s, visibiliser et valoriser le travail fourni dans nos filières, nous travaillons sur l’adaptation du « Diagnostic agriculture paysanne » [5] pour le contexte actuel suisse, outil développé en France par la Confédération paysanne. Ce diagnostic permet d’échanger sur nos pratiques et d’évoluer vers un but commun selon plusieurs thématiques (autonomie, répartition, travail avec la nature, transmissibilité, qualité des produits, développement local et dynamique territoriale).

Finalement, nous travaillons pour mettre en œuvre des initiatives de Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) [6], notamment dans le cadre de la commission sur le Droit à l’alimentation, qui est la solution pour offrir une alimentation saine, suffisante et disponible pour tous·te·x·s.

Pour réussir à avancer dans ce sens, le MAPC appelle à une prise en considération sérieuse par les institutions de TOUS les projets agricoles, de TOUTES les formes d’agriculture et de TOUTES les filières agricoles.

L’agriculture est colorée !

Face à certaines dérives et instrumentalisations des révoltes paysannes par l’extrême droite en Europe, le MAPC rejoint le discours de AbL « Haine, incitation, slogans misanthropes – les groupes d’extrême droite s’emploient à récupérer les protestations des agriculteur·ice·x·s. Pas avec nous ! Nous proposons des solutions constructives plutôt que des opinions populistes. Car l’agriculture est colorée, pas brune ! «  Nous rejoignons la position de la Confédération Paysanne « Nous lutterons sur le terrain contre toute forme de récupération de nos colères pour attiser le chaos, encourager le repli sur soi et in fine poursuivre la fuite en avant d’un système qui nous met en concurrence les uns avec les autres ».

Le MAPC se méfie aussi de certaines prises de position qui mettent en opposition agriculture et écologie, notamment lorsqu’il s’agit d’attaques sans discrimination des normes environnementales. Nous rejoignons l’avis d’autres syndicats paysans ; il faut alléger les tâches administratives des paysan·ne·x·s, discuter de consort avec elles-eux sur comment accompagner la transition agroécologique nécessaire, et mettre des moyens à disposition pour d’une part maintenir les revenus et d’autre part rendre l’application de normes écologiques compatibles avec le travail paysan.

Le comité du MAPC

[1] Synthèse des revendications. Confédération Paysanne.  http://confederationpaysanne.fr/actu.php?id=14121

[2] Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft (AbL). Plan de politique agricole en 6 points. Paquet de mesures nécessaires à court terme. Réaction aux protestations paysannes. AbL. https://www.abl-ev.de/fileadmin/Dokumente/AbL_ev/Publikationen/Agrarpolitischer_6-Punkteplan_als_Reaktion_auf_die_aktuellen_Proiteste__-_F%C3%BCr_Wirtschaftliche_Planbarkeit_faire_Preise_und_eine_gerechte_Transformation_.pdf
[3] L’USP défend le libre-échange et non les paysan.nes suisses. Uniterre. https://uniterre.ch/fr/lusp-defend-le-libre-echange-et-non-les-paysan%c2%b7nes-suisses/
[4] «Des prix équitables, maintenant». Uniterre. https://uniterre.ch/fr/actualites/#campagne-prix-equitables
[6] Document de présenation du projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation en France. Confédération Paysanne. https://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/ssa2023-9.pdf
« Un collectif veut créer une assurance sociale alimentaire sur le modèle de l’AVS ». Le Temps. https://www.letemps.ch/suisse/un-collectif-veut-creer-une-assurance-sociale-alimentaire-sur-le-modele-de-l-avs

14 juin 2023 – Grève Féministe

Le « Collectif de la grève féministe de Genève » appelle à la Grève Féministe le 14 juin. Pour trouver toutes les informations sur le déroulement de la journée :

A cette occasion le MAPC appelle à former un bloc paysanne.x.s.

Retrouvons-nous dès 17h à la plaine de Plainpalais au côté du tracteur vert de la marque « DEUTZ ». Une confirmation est encore attendue pour un char qui serait présent pour installer les enfants.
Pour plus d’info, appeler Aline au 079 542 96 90
En tant que MAPC, nous appelons à touxtes les travailleuse.x.s du monde paysan à participer à la Grève Féministe avec les revendications suivantes.

Nous revendiquons une priorité d’accès aux terres et statuts juridiques aux femmes néo-rurales, aux filles d’agriculteurs et aux personnes non-binaire et trans.

 » Selon la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF 2009 point 40.) … Le Comité engage l’État partie à accorder toute l’attention voulue à l’autonomisation économique des femmes rurales, notamment des agricultrices, et à veiller à ce qu’elles aient accès à la terre et la contrôlent et qu’elles aient accès aux facilités de crédit et aux possibilités de formations. « 

  • Nous souhaitons des structures paysannes écologiquement durables et socialement juste, tendant vers une organisation horizontale. 

Aujourd’hui, La répartition des tâches dans le travail agricole est basée sur une interprétation binaire de la « nature », ancrée dans des discours hétéronormés et patriarcaux. Par conséquent, cela assigne les femmes à des rôles et tâches préformatés, dits « féminins », et les écarte des fonctions à responsabilités au sein des fermes. Ce mécanisme est encore plus fort pour la communauté LGBTQ+ qui est complètement invisibilisée et discriminée dans le monde agricole.

  • Nous revendiquons un accès à la terre pour touxtes !

L’accès à la terre est déjà extrêmement réduit par le déclassement des terres agricoles et la priorisation à l’agrandissement des grandes exploitations. Il l’est encore plus pour les femmes, les personnes non-binaires et les personnes trans. Toute la chaîne patriarcale est à l’œuvre : les cédants préfèrent transmettre aux hommes « car ils sont plus aptes à s’occuper de la terre », l’accès à la formation, aux informations erronées des organisations agricoles, la frilosité des banques à octroyer des prêts bancaires.

  • Un accès à un statut juridique

 » Lors de l’installation d’une entreprise agricole à plusieurs, la difficulté d’accéder à plusieurs statuts d’exploitants agricoles et sortir du modèle préétabli particulièrement traditionnelle et masculin qui favorise un seul et unique exploitant sur la ferme. « 

Rejoignez-nous avec vos slogans ! Au 14 !

#ensemble nous sommes forte.x.s, ensemble nous luttons !

*Les hommes solidaires cisgenres sont les bienvenus et encouragés à nous rejoindre, mais on leur demande de ne pas se mettre en avant et de laisser les revendications aux femmes et personnes non-binaires.

02 juin 2023 – Café paysan « La socialisation de l’alimentation »

18h30 – Salle commune « Le Bol » de Lissignol (Rue Lissignol 8, 1201 Genève) flyer

Une alimentation saine et suffisante doit être disponible pour tout le monde mais ce n’est pas qu’une question de disponibilité :

Les supermarchés ne sont-ils pas plein d’une grande diversité de produits?
N’y en a-t-il pas pour tous les goûts et toutes les bourses, de la gamme la meilleur marché aux produits de luxe en passant par le bio, le local, le vegan et les aliments du monde entier?

Nous ne sommes pas d‘accord avec ce système ! Quel genre de démocratie prévoit un type de nourriture spécialement pour les riches et un autre spécialement pour les pauvres ?
La diversité proposée est une illusion. Nous n’avons pas accès à la nourriture que nous
voulons. Ce n’est pas étonnantcar, à aucun moment, nous ne prenons part aux décisions qui construisent le système alimentaire que nous subissons.

Qui décide de ce que nous mangeons ? Où le système alimentaire est-il discuté ?

Construire une démocratie alimentaire signifie reprendre en main notre alimentation et la socialisation de l’alimentation est justement un thème dont on commence à entendre
parler dans des pays voisins (France, Belgique). Une des formes proposées est de mettre en place une Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA), qui reprendrait les principes de sécurité sociale qui avaient été mis en place en France après la seconde guerre mondiale.

Des essais de mise en pratique commencent à voir le jour. Dans certains cas, il s’agit d’entités publiques, comme des municipalités. Dans d’autres ce sont des groupes d’habitantes qui s’organisent, par exemple au niveau de leur quartier.

Alors que l’inscription d’un droit à l’alimentation va être votée à Genève ce 18 juin, le MAPC propose aux habitantes du canton de s’emparer de la question alimentaire pour que ce droit ne soit pas une coquille vide, un pansement sur les blessures infligées par la violence structurelle d’un système volontairement inégalitaire.

Ensemble, construisons un large mouvement pour une autonomie paysanne et alimentaire !

Quelques liens pour déjà s’informer du sujet de la « Sécurité sociale de l’alimentation » (SSA)

site du collectif français pour une Sécurité sociale de l’alimentation

vidéo de présentation du fonctionnement de la SSA

document de fond réalisé par le collectif « Agrista Ingénieurs sans frontières »

chronique paysanne dans « Le Courrier »

18 juin 2023 –  « OUI au droit à l’alimentation »

Le MAPC appelle à voter OUI à l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution genevoise (flyer)

Le 18 juin prochain le canton de Genève vote sur l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution genevoise. Le MAPC est membre du comité « OUI au droit à l’alimentation » avec diverses autres organisations (dont Uniterre et Bio Genève) et des formations politiques. Le comité du MAPC défend une vision ou l’agriculture et l’alimentation sont intrinsèquement liées ; il est important de ne pas dissocier ces deux thématiques car les problèmes du mondes agricoles et ceux de l’alimentation ne peuvent être résolus séparément. Pour ces raisons, et en tant que mouvement qui lie structures productrices / transformatrices avec les consommateur.x.ices, le comité du MAPC appelle à voter en faveur du OUI à l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution genevoise.

 

09 mai 2023 – Communiqué de presse co-signé par le MAPC (version PDF)

Lors de la conférence de presse tenue ce jour au siège de l’association la FARCE, dédiée à assurer l’alimentation des étudiant·es qui en ont besoin, le Comité pour le droit à l’alimentation a lancé sa campagne pour l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution genevoise lors des prochaines votations du 18 juin. Composé de 14 associations et de 5 partis politiques, ce comité souhaite que ce vote soit le socle d’une future politique publique de l’alimentation.

La crise du covid a mis à rude épreuve notre système économique et social. La situation d’urgence alimentaire dans laquelle se sont retrouvées subitement des milliers de personnes privées de leur revenu, a remis le droit à l’alimentation en haut de l’agenda politique, à juste titre.

En septembre 2022, le Grand Conseil a décidé de garantir ce droit en l’inscrivant dans la Constitution à l’article 39A. « Le droit à l’alimentation est défini dans les traités internationaux ratifiés par la Suisse », rappelle le Dr. Christophe Golay, chercheur à l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève et Prof. invité à IHEID. «Il doit être respecté, protégé et mis en œuvre pour que toute personne soit à l’abri de la faim et ait accès à une alimentation adéquate».

La validation populaire de l’ancrage de ce droit dans la Constitution est la première étape pour développer une véritable politique publique de l’alimentation à Genève. Actuellement, la Constitution genevoise liste un certain nombre de droits mais n’avait pas retenu celui, pourtant essentiel, à une alimentation adéquate pour toutes et tous. Pour René Longet, coanimateur du comité, «si Genève mène une politique de soutien à la production locale inscrite dans la constitution et dans une loi, rien de tel n’existe à ce jour pour développer une politique alimentaire, disparité que l’article constitutionnel
permet de corriger».

Le comité souhaite qu’un processus participatif incluant toutes les parties prenantes soit ensuite lancé pour définir les contours d’une loi d’application, explique Léa Winter, coprésidente de FIAN Suisse. «Il s’agira notamment d’impliquer les personnes en situation de précarité alimentaire et celles qui cultivent la terre qui doivent être pleinement associées à la définition des politiques qui les concernent.»

La promotion d’une agriculture et d’une alimentation durable est un enjeu majeur de notre époque. Pour la présidente de l’association Fourchette Verte, Marjorie de Chastonay, «une alimentation équilibrée est essentielle pour préserver notre santé». JeanMarc Imhof, le président de l’association Slow Food Genève qui s’engage pour préserver les cultures alimentaires locales, insiste sur l’impact de nos choix alimentaires sur les modes de production et, par conséquent, sur nos écosystèmes. Finalement, Rudi Berli de l’organisation paysanne Uniterre, rappelle que le canton de Genève a accepté à plus de 60% l’initiative fédérale pour la souveraineté alimentaire dont l’article constitutionnel soumis en votation est un élément important.

Pour tous les membres du Comité, la nouvelle disposition constitutionnelle proposée par le Grand Conseil permettra de consolider et de développer les actions et les prestations en faveur d’une alimentation adéquate pour toutes et tous.

Le 18 juin, votons OUI au droit à l’alimentation pour toutes et tous !

***

Le Comité pour le droit à l’alimentation s’est constitué le 5 avril et est composé des organisations suivantes : APRES, Bio Genève, CETIM, La Farce, FIAN Suisse, La Filière alimentaire des Vergers (FAV), Fourchette verte, Genève Cultive, la Grève du Climat, le Mouvement pour une agriculture paysanne et citoyenne (MAPC), MATER Fondazione, Slow Food Genève, Swiss Food Academy, Uniterre ainsi que des formations politiques ciaprès, Le Centre, Ensemble à gauche, Le Parti socialiste, Les Vert·e·s, Les Verts libéraux.

Pour plus d’informations :
Léa Winter, coprésidente de FIAN Suisse (077 429 26 30)
lea.winter@fianch.org
René Longet, coanimateur du comité (079 690 31 19)
longet@bluewin.ch

17 avril 2023 – Journée internationale des luttes paysannes

Communiqué conjoint du MAPC et Uniterre

Le 17 avril est la journée internationale des luttes paysannes. Elle fait suite au massacre de l’Eldorado do Carajas (Brésil) en 1996, où la machine étatique, de connivence avec les intérêts de l’agrobusiness, a assassiné 19 paysan.nes qui défendaient leur droit à la terre. Cette journée, célébrée à des échelles locales par des organisations paysannes larges, est appelée par le plus grand mouvement international paysan « La Via Campesina » (182 organisations, 200 millions de membres dans 81 pays).

Le MAPC et Uniterre ont répondu à cet appel en organisant un rassemblement symbolique devant un chantier du géant du béton Orllati à Genève. En lien avec le texte d’appel de la Via Campesina, nous soulevons les points suivants :

Entreprises destructrices du vivant

“ Ce 17 avril, plus que jamais, nous réaffirmons que notre combat fait partie de la défense des droits humains et de la vie, comme le stipule la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan·nes et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). Alors que le capital avance sur des territoires qui, jusqu’à récemment, étaient considérés comme “marginaux”, les paysan·nes, les peuples autochtones et les autres habitant·es des zones rurales représentent la principale frontière de résistance contre l’hydro-agro-extractivisme des multinationales. » La Via Campesina, avril 2023.

Année après année, nous constatons l’accaparement, par les entreprises capitalistes, des ressources, des terres, des vies, laissant derrière elles un sillon de destruction. Leurs discours de transition écologique sont autant de mensonges, sachant que leur logique de destruction est et restera celle qui prévaut. Ce ne sont ni le capitalisme vert ni le greenwashing sur l’agroécologie qui pourront sauver qui ou quoi que ce soit. Les paysans et paysannes meurent, les fermes disparaissent, les espaces naturels sont détruits, et les États ferment les yeux.

Si nous voulons renverser l’ordre des choses, nous devons créer un mouvement social fort et une convergence des luttes, qui se battent pour construire un système alimentaire autonome et solidaire. Ce mouvement, nous pouvons le voir émerger.

En France, la coalition large entre la Confédération Paysanne, Extinction Rebellion, le collectif “Bassines Non Merci”, Les Soulèvements de la terre et d’autres réunit des milliers de personnes qui s’opposent frontalement aux grands projets détruisant les terres, si précieuses et nourricières. En Suisse aussi, les occupations de lieux naturels à défendre se multiplient et des mouvements comme les Grondements des Terres dénoncent et rendent visibles les actions destructrices de grands groupes, en particulier les seigneurs du béton, Orlatti et Holcim.

L’industrie du béton est la plus polluante de Suisse, et participe massivement à la raréfaction des terres agricoles de qualité. Orllati par exemple, loue des terres agricoles aux paysan.nes pour extraire les graviers nécessaires à la construction de bâtiments, puis y enfouit les déchets de béton issus des chantiers. Une petite couche de terre arable par là-dessus pour faire oublier que des machines de 90 tonnes ont définitivement tassé et détruit le sol. Ces pratiques déroutantes ont été révélées en 2020 par le site d’information “heidi.news” avec son dossier en 6 épisodes “Les Vaudois et leur bac à sable magique”.

Le système agro-industriel tire en continu les revenus agricoles vers le bas. Il force les paysan.nes à choisir les profits à court terme comme celui que nous venons de citer plutôt que la production. Et au final, ce sont les entreprises du béton qui en profitent le plus, dégageant d’énormes bénéfices sur le dos de la population locale

Cela doit cesser ! La terre doit aller à celles et ceux qui la cultivent et des revenus équitables et rémunérateurs doivent être garantis aux paysan.x.nes.

Répression des luttes écologistes

La condition préalable à un tel futur est la fin immédiate et inconditionnelle de la criminalisation et de la persécution des mouvements paysans et de leurs leaders. Le mois d’avril est l’occasion pour nous de dénoncer collectivement cette persécution et de nous battre ensemble contre les forces qui nous oppriment.La Via Campesina, avril 2023.

Les mouvements sociaux de plus en plus massifs se heurtent à une répression féroce, qui montre bien les intérêts défendus par les États. La répression de la manifestation en France du 25 mars contre les mega-bassines a fait plus de 200 blessé.e.x.s dont toujours une personne dans le coma. Ici à Genève, un militant, Jérémy* (nom d’emprunt), est en détention préventive à Champ-Dollon depuis presque un mois, accusé d’avoir saboté des machines de chantier de l’autre ogre bétonneur Holcim.

Nous devons rester solidaires avec les personnes réprimées, harcelées, enfermées ou exécutées pour leur engagement dans les luttes paysannes et de préservation de zones de forêt, de montagne, de nature. Nous devons intensifier la pression sur les autorités, les entreprises et les personnes qui engendrent des dégâts environnementaux irréversibles alors que l’urgence climatique nous fait face.

Face aux crises globales, construisons la souveraineté alimentaire pour assurer un futur à l’humanité

“ En novembre de cette année, La Via Campesina organisera sa 8e Conférence Internationale au Nicaragua.  Lors de cette conférence internationale, nous rassemblerons les diverses propositions émanant de nos 182 organisations membres dans 81 pays. Nous bénéficierons d’un large éventail d’expériences que nos communautés paysannes et autochtones ont déjà mises en pratique. Nous échangerons et construirons une vision collective de l’avenir basée sur ces alternatives existantes et pratiquées dans nos communautés. Alors que nous rassemblons nos propositions en vue de cet événement important, notre appel à l’union et à la construction d’une nouvelle société est bien exprimé dans le slogan pour notre 8e conférence : Face aux crises globales, construisons la souveraineté alimentaire pour assurer un futur à l’humanité.” La Via Campesina, avril 2023.

Le MAPC et Uniterre sont membres de la Via Campesina et participent de fait à renforcer les luttes paysannes à travers le monde. En se solidarisant avec les peuples paysans oppressés mais aussi en échangeant sur nos pratiques et les possibilités d’un avenir commun en dehors du système capitaliste destructeur. 

Pour le MAPC, les axes de travail discuté et choisi lors du week-end de réflexion annuel de mars 2023 sont :

  • Renforcer localement les pratiques d’agriculture paysanne à l’aide d’un outil de diagnostic utilisé en France, adapté au contexte suisse, et qui permettra un meilleur échange sur les pratiques agroécologiques et sociales dans les fermes.
  • Réfléchir à l’élaboration d’une distribution et production collective de biens alimentaires au sein de nos structures membres, notamment dans le cadre du projet “Locali” à Genève.
  • Renforcer l’accès à la terre pour les jeunes, en collaboration avec Uniterre et d’autres organisations paysannes, afin de faciliter les transmissions de fermes et de permettre de multiplier leur nombre.
  • Travailler et thématiser sur les prix rémunérateurs pour le travail paysan, tout en rendant possible l’accès à des produits de qualités à l’ensemble de la population. L’inscription du droit à l’alimentation dans la constitution genevoise sera voté le 18 juin 2023 et pourrait créer une base légale à une politique de l’alimentation juste et solidaire.

 

Le MAPC et Uniterre condamnent les entreprises qui participent à la destruction des sols vivants !

Le MAPC et Uniterre appuient les luttes qui s’opposent à la destruction de notre écosystème !

Le MAPC et Uniterre condamnent la répression des militant.x.es écologistes !

Le MAPC et Uniterre souhaitent que l’accès à la terre soit facilité pour les jeunes !

Le MAPC et Uniterre veulent des prix rémunérateurs pour les paysan.x.nes !

Le MAPC et Uniterre veulent l’accès à une nourriture de qualité pour tous.x.tes !

 

Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne (MAPC)
Uniterre

Le 18 avril 2023

MAPC – Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne
Avenue Pictet-de-Rochemont 21 – 1207 Genève
info@mapc-ge.ch

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